Association de Promotion d’une Education Créative

L’activité des maraîcher(e)s

Les activités de maraîchage se sont d’abord développées sur le bord du fleuve Sénégal, mais la salinité grandissante de l’eau a amené les maraîchers à aménager des parcelles en permanence hors d’eau dans les terres de décrue par un apport de matériaux divers afin d’éliminer la salinité. Sur ces parcelles, ils associent maraîchage et arboriculture. Ce rehaussement leur permet une activité annuelle, parfois interrompue par l’hivernage.

Le problème de l’eau

La fourniture en eau est principalement couverte par l’utilisation d’un ancien canal fournissant l’eau douce à Saint Louis, situé en amont de Saint Louis (Bango). Chaque maraîcher alimente durant la nuit le bassin de sa parcelle par un tuyau, et par gravité ; une pompe gérée par les maraîchers et financée par leurs cotisations régule ce dispositif.

L’aménagement des parcelles

Chaque parcelle est entourée d’une palissade en grandes herbes (roseaux) qui viennent aussi de Bango, mais que les maraîchers lient avec du fil de fer et posent sur une clôture en fil de fer. Cela permet à la fois un isolement et une protection du vent, important à Saint Louis. Les parcelles ont de 400 à 900 mètres carrés et peuvent être rehaussées d’un mètre, pour celles qui sont prises sur les terres de décrue.

La diversité des cultures

On trouve des arbres fruitiers (grenadier, goyavier, sapotier, citronniers et un arbre que l’on ne trouve qu’à Saint Louis, le corossolier). On trouve aussi des papayers. On y cultive la menthe, la salade, le chou, la betterave, la citronnelle le basilic, le choux rave, les carottes, etc. Une partie de la parcelle est aménagée pour la préparation du compost, et prés des bassins on trouve une pépinière de fruitiers. Les maraîchers ont l’habitude de sélectionner eux-mêmes les semences. La préparation du compost se fait avec de la matière organique récupérée. Il existe aussi un service d’enlèvement des ordures ménagères et de matériaux divers pour rehausser les parcelles.

L’entraide et la répartition du travail

Il y a généralement une division du travail au sein de la famille et une entraide entre les maraîchers. Les femmes vendent les produits sur les 2 marchés de Saint Louis. Pour cela elles se lèvent tôt et prennent les taxis locaux à plusieurs. Elles sont organisées en groupes tontiniers, et 350 d’entre elles ont adhéré à l’Association de Promotion Educative pour les enfants et les jeunes dès 2009, à l’ouverture du centre de formation situé dans le quartier de Khor, l’un des quartiers où sont installés les maraîcher(e)s. Cinq groupements de femmes proches du Centre participent à ses activités.

Les innovations principales portent donc sur la technique de récupération de terres, la gestion de l’eau, la sélection de semences, la production de compost. On trouve aussi des bassins pour l’élevage de carpes. Les productions sont particulièrement appréciées.